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Monsieur l'inspecteur honoraire et fondateur des Iuvenalia,

Monsieur le Coordonnateur,

Madame l’inspectrice honoraire,

Madame (et Monsieur) le (ou les) professeur(s)

Mesdames et Messieurs les chefs d'établissements,

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Chers élèves,

Avant toutes choses, permettez-moi de vous souhaiter à tous la bienvenue à cette 37e remise des prix des Iuvenalia et d’adresser aux lauréats toutes mes félicitations pour leurs excellents résultats. Si vous êtes présents aujourd’hui c’est que vous figurez parmi les meilleurs jeunes latinistes de Belgique, ce qui n’est pas rien quand on sait à quel point un texte latin peur être difficile à comprendre. Ne nous leurrons pas, apprendre le latin, l’étudier, l’apprécier, ce n’est pas si facile. Tout le monde le sait, tout le monde le dit, c’est une matière qui nécessite beaucoup de travail, de rigueur et de réflexion.

Il y a quelques mois, un article du Soir expliquait la disparition du cours de grec de la majorité des écoles justement à cause de ce niveau de difficulté. Dans une interview de Marc de Burgaff, le Professeur Marc Romainville déclarait, je cite, « apprendre le grec est long et complexe. On estime, à tort ou à raison, que les bénéfices ne valent pas la chandelle et peuvent être obtenus via d’autres voies. On peut notamment faire de l’analyse rigoureuse de textes sur des textes... en français et on peut enseigner les premiers philosophes grecs et la naissance de la démocratie à Athènes sans devoir traduire les textes qui s’y rapportent. » La réflexion concerne ici le grec mais elle vaut tout aussi bien pour le cours de latin : on pourrait se contenter de lire une traduction de Cicéron plutôt que de s’acharner à le retraduire encore et encore. Pourquoi donc imposer à nos élèves l’exercice de la version latine alors que des centaines de traductions existent déjà ?

Selon moi pourtant, il est plus que jamais nécessaire de pouvoir lire le texte dans sa version originale. Il y a une semaine j’étais à Londres avec mes quatrième pour visiter le British Museum. La première pièce que l’on voit en y entrant c’est la pierre de Rosette que tout le monde connaît. C’est un peu comme la Joconde à Paris, les touristes sont amassés devant et tout le monde est prêt à écraser son voisin pour pouvoir arriver jusqu’à la vitrine qui l’abrite. Si les visiteurs du musée se bousculent pour apercevoir ce morceau de caillou c’est parce qu’il revêt une importance capitale dans l’Histoire mondiale : grâce à lui, nous sommes parvenus à déchiffrer les hiéroglyphes. La pierre, découverte en Egypte présente trois fois le même texte dans trois écritures différentes : les hiéroglyphes égyptiens, le démotique et le grec. C’est le célèbre Champollion, qui, en se basant sur la traduction du grec et par un jeu de comparaison avec d’autres sources, parvient à les déchiffrer. Jusqu’à ce moment, la connaissance de cette écriture était totalement perdue et la civilisation égyptienne restait un mystère total. Grâce à la découverte de Champollion, on a donc récupéré un pan important de l’histoire mondiale. Que serait-il arrivé si personne à l’époque ne savait plus lire le grec ancien ? La réponse est évidente : nous ignorerions la majeure partie du fonctionnement de l’Egypte antique. On aurait l’intelligence artificielle mais nous serions incapables de comprendre nos racines. Nous sommes les dépositaires de ces savoirs millénaires qu’il importe de ne pas perdre pour assurer la bonne compréhension de notre monde.

L’importance de comprendre la pensée d’autrui dans la langue d’origine ne s’arrête pas à l’immensité des découvertes historiques qui en découlent.

Depuis de nombreuses années, les latinistes belges, vos professeurs en particulier, utilisent un site internet appelé les « itinera electronica » hébergé par l’Université catholique de Louvain. On peut y trouver tous les grands textes de la littérature latine accompagné de leur traduction ! Il s’agit d’un site universitaire, à valeur scientifique. On pourrait donc croire que l’on peut y aller en toute confiance et se contenter de la traduction. Et pourtant... Si vous cliquez par exemple sur le chapitre 83 du livre X de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, on peut lire le début de phrase suivant : Messaline, mère de l'empereur Claude et si l’on regarde le texte latin en face, on lira « Messalina Claudi Caesaris coniunx ».

Messaline en latin est donc qualifiée de coniunx, qui signifie, comme vous le savez, « l’épouse », ce qu’elle fut bien dans les faits, et non pas la mère de l’empereur Claude. Sans le texte en latin, comment identifier la faute dans la traduction française ? Sans le texte original, tout le monde pourrait penser que Messaline fut la mère de l’empereur.

Connaître le latin, pouvoir traduire soi-même un texte permet donc aussi d’exercer son esprit critique, d’éviter de prendre des erreurs pour des faits avérés, de dégager les fameuses « fake news » de la vérité.

Enfin connaître les textes latins c’est aussi connaître l’Histoire avec la précision nécessaire à sa bonne compréhension. L’année passée, j’ai dû réaliser un podcast pour présenter l’interview imaginaire d’un personnage mort. En bonne latiniste, j’avais choisi l’empereur Néron. Pour gagner du temps (il arrive aussi aux profs de tricher un peu) j’ai demandé à CHATGPT d’imaginer une interview avec Néron. L’IA a généré une très belle interview plus vraie que nature, j’étais très impressionnée. Mais en y regardant de plus près, à aucun moment n’était abordé l’un des éléments historiques les plus importants du règne et de la psychologie de l’empereur : ses relations avec sa mère dont il a commandité l’assassinat. Faire assassiner sa mère, ce n’est quand même pas un petit détail dans une biographie, pas de mention non plus de la mort de Britannicus, ni des nombreuses théories qui l’entoure ! On y parle essentiellement de la domus aurea et du désamour historique dont a souffert Néron. Ces éléments sont certes véridiques mais ne décrivent en rien le règne du plus célèbre des Julio-Claudiens. Si ChatGPT avait fait six ans de latin, croyez-moi, il aurait décrit en long et en large la mort d’Agrippine, car il aurait traduit les deux grands historiens romains de l’époque : Tacite et Suétone ! Et moi, comment aurais-je pu remarquer ces graves manquements si je n’avais pas traduit et retraduit ces mêmes auteurs ?

Savoir traduire un texte latin ou grec a donc plus d’importance que jamais à notre époque où la quantité d’informations à notre disposition est telle que nous devons avoir les clefs de connaissances et de compréhension nécessaires pour pouvoir démêler le vrai du faux. Revenir aux sources restera toujours le meilleur moyen d’avoir une information de qualité. Pouvoir lire un texte en latin et en grec ancien nous permet de mieux comprendre notre histoire, de mieux la connaître, de mieux la comprendre. Plus que jamais étudier et enseigner les langues anciennes est utile afin que nous soyons toujours les maîtres de nos connaissances, que nous puissions encore les développer là où les machines sont limitées.

Dans un instant, je vais céder la parole à M. Dupraz, mais avant je voulais adresser quelques remerciements tout à fait personnels.

Je voudrais avant tout remercier notre réseau WBE pour son soutien et son enthousiasme, en la personne de M. Julien Nicaise, administrateur général, M. Francis Colette, coordonnateur des CSA pour son efficacité et sa présence aujourd’hui comme depuis plusieurs années et Mme Gobbo, notre nouvelle formatrice au CAF qui était tant attendue, ainsi que nos inspecteurs. Votre présence est une marque de reconnaissance extrêmement appréciable pour les professeurs et pour les élèves.

Je voudrais particulièrement à remercier M. Jacques Marneffe, inspecteur honoraire et fondateur des Iuvenalia, pour le choix de la version et les longues corrections qui l’accompagnent et ce, depuis le début du concours il y a 37 ans. Je remercie également l’ULB en la personne de Mme Virginie Bolle, responsable du projet E.cole, de Mme Charlotte Vanhalme, professeur de didactique des langues anciennes, Monsieur Dupraz et le professeur honoraire, Mme Ghislaine Viré pour leur précieuse contribution à l’organisation de cette remise des prix.

J’adresse aussi toute ma gratitude aux membres du CA de l’ACFLA pour leur travail acharné à préparer cet instant : notre trésorière, Mme Carine Bamps, notre charmante présentatrice, Mme Elodie Demez, notre soigneuse rédactrice, Mme Anne Bargibant et notre discrète mais efficace administratrice Mme Nathalie Burton.

Un grand merci à mes deux élèves Martin et Dorian qui font office de jobistes aussi bien qu’ils l’ont toujours fait dans leur école depuis trois ans.

Mais surtout, un tout grand merci à notre équipe de choc d’enseignantes pensionnées qui plutôt que de profiter d’une retraite bien méritée sur les plages de Grèce ou d’Italie, préparent chaque année les questionnaires, les corrige, organisent la distribution des prix et gèrent les coulisses :

Mmes Michelle Etienne, Carine Fondaire, Michelle Pisvin et Françoise Régnier.

Encore félicitations à tous.

Merci pour votre attention.

2024 - XXXVIIe édition des Iuvenalia

ASSOCIATION DE LA FWB POUR LES LANGUES ANCIENNES

Activités

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Iuvenalia

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